Je l'aimais... pas trop en fait

Publié le 7 Mai 2009

J’ai déjà évoqué mes goûts en littérature et parmi les auteurs que j’ai cités, Anna Gavalda ne s’y trouvait pas. Ce n’est pas franchement ma tasse de thé : je n’aime ni les histoires, ni sa façon d’écrire trop simple. Bref, elle ne me touche pas. Pourtant, pour ma première sortie ciné depuis la naissance de Baby 2, j’ai choisi d’aller voir l’adaptation de son best-seller Je l’aimais par Zabou Breitman. Ca vous paraît bizarre ? En fait, j’avais été convaincu par les quelques critiques que j’avais entendues à droite à gauche, par la présence de Daniel Auteuil et Marie-Josée Croze au générique et par une émission sur France Inter en présence de la réalisatrice. Et puis, je crois que j’avais envie de voir un mélo, un vrai, sans connotation péjorative afin de pleurer un bon coup, d’évacuer tout ce qui me noue depuis un moment.

 

L’histoire avait du potentiel : au cours d’un week-end avec sa belle-fille qui vient de se faire larguer, Pierre évoque le grand amour qu’il a éprouvé il y a 20 ans pour Mathilde. Une liaison qui l’a mis face à des choix qu’il n’a pas osé prendre et qui fait aujourd’hui de lui un homme mort et sec à l’intérieur. C’est une thématique qui me parle à moi la grande trouillarde qui ne choisit jamais, qui attend que le destin le fasse pour moi ou ne le fasse pas, qui louvoie en permanence pour ne pas me tromper et n’avoir ainsi rien sous à me reprocher en cas d’échec : c’est tellement plus facile n’est-ce pas ?

Malheureusement, l’alchimie n’a pas fonctionné. Je reconnais le grand talent et la subtilité de Zabou Breitman dans sa mise en scène et sa direction d’acteurs. Marie-Josée Croze est lumineuse : elle éclaire le film avec une rare intensité et une grâce poétique. Sa présence auprès de Daniel Auteur le fait rajeunir et lui donne un air d’éternel gamin amoureux et passionné. De toutes mes forces, j’ai eu envie d’y croire, mais s'il n’y a pas de suspens (Pierre le dit lui-même, il ne pensait pas être de ceux capables d’aimer si fort et surtout capables de l’assumer) il y aurait pu y avoir de la tension.

Pourquoi n’ai-je pas plongé à corps perdu dans cette histoire ? La faute aux dialogues surtout. Un peu trop plats et trop réfléchis, en totale contradiction avec la spontanéité de Mathilde. Et le récit de manière générale manque de fluidité : cette aventure a duré quatre ans, mais elle aurait pu ne durer que deux mois car on n’en voit pas l’évolution en termes de sentiment ou d’attachement. A trop se concentrer sur les rencontres aux quatre coins de la planète, on ignore la façon dont chacun vit cette passion lorsque l’autre n’est pas là et surtout on passe à côté du sujet principal : partir ou rester alors que cette question sous tend tout le film. Est-ce que j’attendais trop de ce film ? Peut-être… ce qui expliquerait ma grande déception.

Rédigé par Jenny Grumpy

Publié dans #Lecture

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