De la sieste

Publié le 29 Juin 2010

Non, je ne suis pas en pleine crise d’égo surdimensionnée (mais bien gonflée quand même) mais j’ai décidé de me prendre parfois pour Montaigne. Je parle bien entendu de l’écrivain, hein !! Pas d’un quelconque lycée, institut ou avenue. Vous constaterez donc que certains de mes billets hautement intellectuels (et indépendamment du contenu) auront un titre sur le même modèle que celui-là.

 

Donc aujourd’hui, le cours de philo concerne la sieste. J’aurais presque pu l’écrire avec une majuscule tant le concept est capital. Pour la faire courte, je voue un culte immodérée à la Sieste (allez, je la lui colle sa majuscule). Et je crois bien que, alors que je ne suis pas une militante manifestante de la première heure (ce qui ne m’empêche pas d’être une femme de convictions), je serais prête à descendre dans la rue afin de l’instituer dans le droit du travail.

 

Mais avant ça, je contextualise (philo, philo, rappelez-vous). Le goût pour la Sieste est une passion familiale inscrit dans mon patrimoine génétique. Mon père en était un fervent adepte les week-ends : de très longues siestes réparatrices tous les après-midi (à l’époque, les études prônant les bénéfices d’un court repos n’existaient pas). Loin de nous agacer, elles nous permettaient de squatter la télé à notre guise et de ne pas nous voir imposer son programme. Encore que, j’ignore par quel sortilège, mais lorsqu’il s’agissait de Formule 1, il ouvrait un œil torve et noir pour nous faire comprendre qu’il ne fallait même pas songer à zapper.

 

Quid de la Sieste dans ma vie d’adulte, brûlez-vous de me demander ? Au préalable, je tiens à circonscrire ma réflexion : il ne s’agit en aucune manière de sieste crapuleuse (je vous imagine déçus derrière votre écran, mais allez jusqu’au bout). Je parle d’une sieste en tout bien tout honneur !

Sauf urgence (et à part une séance shopping, je vois rien d’autre) : la sieste est obligatoire au moins un jour dans le week-end. Et ça n’a rien avec le fait que 50% du foyer (les mouflets quoi !) dorment l’après-midi. Non, non, j’aime faire la sieste et c’est tout un rituel.

D’abord, fidèle à l’esprit paternel, je squatte sans vergogne le canap’ dans toute sa longueur. Si je suis d’humeur magnanime, je peux éventuellement (et moyennant un service, un cadeau…) tolérer que l’amoureux se pose tout au bout, plaqué contre l’accoudoir. Je choisis un programme bien pourri à la télé avec un faible niveau sonore (je ne saurais que trop vous conseiller d’opter pour les émissions animalières de France 5), position chien de fusil, plaid polaire en hiver sinon rien. Et hop, en route pour une folle équipée dont la durée oscille entre 30 minutes et deux heures dans les grands moments !

Autant le matin, je bondis hors de mon lit tel un diable sorti de sa boîte comme dirait Nelson (Montfort si vous n’avez pas saisi), autant le réveil de la sieste est plus compliqué. Il me faut du temps, il est préférable pour le bien-être d’éviter de me parler et surtout j’ai une faim de loup.

 

Mais sinon, ce n’est que du bonheur : quelques dizaines de minutes salvatrices, revigorantes et essentielles à mon harmonie. Vous comprendrez que l’instituer au bureau serait une bonne chose.

 

Rédigé par Jenny Grumpy

Publié dans #Réflexion

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