Chaussures : lettre à A.

Publié le 11 Septembre 2012

Chère A.,

 

Tu es, je crois, une lectrice régulière de mon blog. Tu aimes parfois lorsque je publie sur ma page Facebook ; il t’est arrivé de me complimenter sur mes écrits. Mais mon précédent billet t’a fait réagir de manière étonnante. Ce n’est pas tant ma plume vive ou mon sens (aigu) de la rime qui t’a interpellé… Non, c’est cette phrase précisément : "On jette les pompes qui ont plus de deux ans". Pour toi, c’est un acte incompréhensible, mais pas répréhensible. S’en est suivi un échange de messages des plus intéressants mais je me dois de développer cette idée. Car oui, tu as le droit à une réponse.

Réjouis-toi, elle tient en une phrase : je n’aime pas les chaussures, les pompes, les grolles, les godasses… Elles m’ennuient ! Que dis-je : elles m’emmerdent. Les fans de chaussures (et c’est semble-t-il très répandu, et pas uniquement chez la gente féminine) me laissent perplexes.

 

Si je pouvais marcher pieds nus en permanence, j’y trouverais une grande satisfaction. Bien sûr, je reconnais volontiers la valeur ajoutée de la chaussure, s’agissant de la silhouette, la démarche, la grâce (encore que…) : j’ai d’ailleurs déjà fait état de la confiance que génère le fait de marcher haut perché. Oui, mais voilà : les pompes c’est chiant… et à plusieurs égards.

 

D’abord, ça fait mal. Sauf à ne porter que des Scholl, des Mephisto ou des Rieker, mon pied souffre. Je tiens absolument à éclaircir ce point : il est inenvisageable, sauf cas de force majeure (et dans l’immédiat, rien ne me vient à l’esprit) d’emballer mon peton dans les marques susmentionnées.

Mais les ampoules, la sensation de chaleur, le coup de pied douloureux, les orteils qui se chevauchent… Non merci ! Et ce sont là des symptômes inévitables de la chaussure neuve ! Alors, ma chère A., tu as beau me conseiller une crème miracle : l’idée d’un pied souffreteux ne m’enchante guère. Pour ma part, je préfère le prendre (celle-là, c’est fait : fallait bien que je la place) !

 

Les chaussures neuves justement, parlons-en ! Plus exactement, l’acte d’achat : ça me galère ! Je ne sais jamais où aller. San Marina me semble une valeur sûre (relativement à mon budget) et La Halle aux Chaussures inconcevable, je sais. Me voilà donc (au moins tous les deux ans donc) partie en mission shopping. Evidemment, on évite tout ce qui est long à ôter, et on pense à ses chaussettes… sous peine de se voir proposer une infâme socquette par la vendeuse. Vient le merveilleux moment de l’essayage : les souvenirs des belles-sœurs de Cendrillon affluent. On appréhende : le pied va-t-il rentrer dans le soulier ou alors entendra-t-on la terrible sentence : "Vous avez le pied fort non ? Prenez un 41 !".

Les questions existentielles ne tardent pas émerger : faut-il investir dans des nu-pieds (considérant que l’été ne dure que six semaines) ? Peut-on retourner en enfance en achetant Kickers et autres Doc ? Reste-t-on féminine en portant des grosses Nike ? Et le pire du pire : mon mollet (dont j’ai mesuré la circonférence) parviendra-t-il à se glisser dans la sublime botte ?

Nonobstant ces considérations, je me tiens au courant des tendances. Je scrute les pages mode, les filles dans la rue. Bref, je sais ce qu’il faut porter… reste à acheter !

 

Je ne fantasme pas particulièrement sur des Louboutin ou des Karine Arabian, mais je n’aurais rien contre le fait de posséder des escarpins à semelles rouges si caractéristiques.

Heureusement pour moi finalement, je dispose de peu de places pour stocker, si d’aventure je me découvrais shoes-addict ! Ça m’arrange bien ! Je vise l’efficacité, à ne pas confondre avec le pratique à tout prix.

Et puis surtout chère A., nous avons évoqué lors de notre échange, la possibilité de shopper un jour ensemble. Tu m’emmènerais découvrir tes lieux de prédilection et je te suivrais en essayant de ne pas trop traîner la savate.

 

J’oubliais un fait essentiel ; le nombre de paires à disposition. Tu m’as bien précisé que les tongs et les baskets (on dit peut-être tennis) ne devaient pas être comptabilisés. J’arrive péniblement à 12 paires. Un score plutôt médiocre j’en conviens, mais tu soulignas, à juste titre, que comme je les jetais tous les deux ans, ce n’était pas si mal.

 

Escarpins, compensés, ballerines, boots, bottines, spartiates, cuissardes, mules, bottes, sandalettes… Un univers s’ouvrira peut-être bientôt à moi. Je te tiendrai au courant A., tu t’en doutes.

Rédigé par Jenny Grumpy

Publié dans #Réflexion

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