Six ans de blog

Publié le 22 Avril 2015

Ça m’a fait tout drôle quand j’ai reçu ce mail m’annonçant que mon blog fêtait (laborieusement) ses six ans. Merde ! Déjà ! Plus de 2000 jours que j’ai jeté mes cinq sens dans mon ordi. Six ans, l’âge de la jolie môme. J’ai commencé à é-gribouiller quand elle avait une quinzaine de jours. Je refusais l’idée que la maternité prenne toute la place dans ma vie ; j’avais un job chiant ; fondé une famille malgré les difficultés, laissé (presque) derrière moi l’anorexie… Alors, il me fallait écrire…

Je regarde mes premiers posts naïfs, non sans un étrange mélange d’indulgence et de condescendance. J’entends encore la fille agitée que j’étais alors, énergique et irascible. J’ai en mémoire les instants où je portais la mouf’ contre moi, sa peau contre la mienne. Mon palais se souvient de la cuisinière que j’étais alors. Ma peau se remémore ma résistance à tout contact physique, ma répulsion à ce qu’on me prenne. Alors, il m’a fallu écrire…

J’ai utilisé l’écriture pour vaincre mon infirmité sensorielle ; l’hypersensible que je suis a utilisé les mots comme une arme, une thérapie.

En six ans, les textes ont évolué. J’ai parfois laissé tomber le masque, déposer mon armure.

J’ai laissé percevoir ma croissance intérieure dans les mots que je vous ai livrés. Je vous ai émus parfois, agacés sûrement, fait rire peut-être… Tandis que de l’autre côté de l’écran, mes cinq sens œuvraient.

Tandis que vous me lisiez, il s’en passait des choses à l’Est de Paris.

J’ai dissous un modèle, appris à élever deux gamins formidables, su parfois saisir les grappes de bonheur quand elles se présentaient.

J’ai cru envers et contre tout en l’amour, me suis accrochée pathétiquement au néant.

Je me suis perdue, je suis devenue plus forte, trop forte. J’ai soutenu indéfectiblement. J’ai ouvert la mince brèche qui donne accès à mon âme. J’ai pris des gifles ; j’ai dû en donner.

J’ai pleuré sur mes espoirs avortés. J’ai renoncé à certains de mes idéaux pour en inventer d’autres.

J’ai réappris, repris goût à une vie simple. Touché du doigt un enchantement que j’ai parfois empoigné fermement. Et puis, mes poings se sont desserrés… Une fois encore.

J’ai ravalé ma colère, mon amertume pour mieux laisser exploser ma rage. J’ai été injuste. J’ai aimé de la seule manière que je sais faire, inconditionnellement.

J’ai eu confiance en moi, en l’autre. J’ai éprouvé la noirceur d’autrui, la mienne. J’ai sombré, laissé tomber les larmes et couler le sang. Je me suis relevée, me suis blottie dans des bras réconfortants pour mieux les repousser. J’ai chassé les fantômes malveillants par l’indifférence absolue.

Bel exercice d’égocentrisme que ce texte. Je me dois de vous dire merci. Pour vos encouragements, vos messages, vos commentaires. Ceux qui me connaissent dans la vraie vie savent (parfois) séparer le bon grain de l’ivraie dans mes écrits, discerner l’ancienne Jenny Grumpy, devenue simple Jenn, de la personne que je suis en réalité.

Je vais donc continuer encore un peu…

Rédigé par Jenny Grumpy

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C
<3<br /> Longue vie à ton blog
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