Mon p'tit d'homme

Publié le 17 Juillet 2013

Dans quelques jours, tu fêteras (et dignement crois-moi !) tes 7 ans. L’âge de raison, martèlent certains. Foutaises ! Il ne t’aura pas fallu attendre le 25 juillet pour grandir un peu trop vite. La faute à la vie ! Mais comme dans une semaine, nous serons dans un tout autre état d’esprit. Je préfère taper ces quelques lignes maintenant.

 

Je devrais peut-être t’écrire que je suis désolée, que j’aurais voulu t’épargner. Comme j’aurais aimé que ton regard ne se teinte pas d’une certaine mélancolie et que tes yeux noisette ne virent pas au noir. J’aurais préféré que les larmes glissent sur tes joues simplement parce que tu ne parvenais pas au résultat escompté en dessinant, et pas parce que le monde des adultes venait heurter de plein fouet ton enfance.

Les 10 derniers mois n’ont pas été des plus faciles, tu le sais bien. Tu en as bavé je le sais bien.

 

Tu as cherché ta place auprès d’une môme qui en occupe tant et dont le caractère diffère énormément du tien. Tu sais qu’elle porte en elle cette joie de vivre à toute épreuve qui te quitte parfois.

Tu as dû faire avec des contacts qui se sont taris subrepticement. Tu n’as jamais rien dit même à l’intéressé (il ne fallait surtout pas entacher ces 4 jours par mois). Tu m’as fait part, parfois, de ton incompréhension mais à ta manière, entre deux préoccupations que tu prétendais majeures (un Yop ou un yaourt gourde ?). Et si je voulais creuser le sujet, tu reprenais ton crayon de couleur pour dessiner tes princesses, tes fées et la vie de famille que je te proposais alors.

Tu t’es projeté aussi : tu faisais des plans pour un jour de septembre. Tu te voyais metteur en scène à la hauteur d’un moment inoubliable. De la danse, du spectacle, des coussins, des chants, des robes et une cravate. Tu as encaissé ta déception en silence… encore !

Tu as fait face à un départ soudain, d’une violence inouïe avec une certaine bravoure. Tu as pleuré, questionné mais délicatement. Parce que dans le même temps, tu as bien vu que ta maman n’était pas à la hauteur, qu’elle perdait pied.

Alors tu t’inquiétais pour elle. Trop. Tu voulais lui préparer son petit déjeuner le matin, l’alléger, renoncer à des jouets parce que « ça coûte de l’argent » comme tu disais ». Tu prenais sur toi pour peu réclamer : ni rien, ni personne. Parfois, ta sensibilité débordait – heureusement finalement – mais elle me laissait désemparée. Je n’avais rien à t’apporter, je ne pouvais pas combler.

Et toutes ces questions qui t’assaillaient : tu t’imaginais différent, pas à ta place. Tu as cru pressentir que tu ne correspondais pas aux stéréotypes du petit garçon de 7 ans. Foutaises !

 

Alors oui mon grand, on a eu des sales moments. Oui, tu as porté sur tes petites épaules des événements qui n’étaient pas de ton âge. Mais, ce que j’essaie de te dire aujourd’hui, de t’inculquer au quotidien désormais, c’est la prise de conscience de notre chance.

Et tout doucement, ça fait son chemin, je le vois bien et j’en suis fière ! Tu arrives à profiter. Il faut que tu te souviennes des belles choses mon fils ! Il n’y a que ça qui compte. Et on engrange des bons moments : Laponie, grasses mat’ prolongées dans un grand lit, pique-niques improvisés, expo, vacances inédites, apéro des mômes, danses endiablées, soirées prolongées…

Tu gères les manques avec, certes, une maturité effrayante, mais tu les gères. Tu discutes, t’ouvres à moi ou à d’autres.

Tu es sur la bonne voie. Trace ta route petit d’homme ! Tu es un gosse extra ! Ne t’arrête pas à ta désillusion. Tu feras confiance à nouveau ! Et tu ouvriras ton cœur encore. Simplement parce que cela en vaudra la peine je t’assure. Et surtout, crois en moi et en mon discernement futur. Je serai vigilante… Pour moi, pour toi, pour la môme.

 

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Rédigé par Jenny Grumpy

Publié dans #Bébé-Enfant

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